Le Kaysersberg ABCA et le Mulhouse Basket Agglomération sont les deux locomotives du basket haut-rhinois actuellement. Les deux clubs se retrouve ce vendredi soir pour un derby qui s'annonce haut en couleurs !
Le Mulhouse BA et le Kaysersberg ABCA s’affrontent ce vendredi (20 h) au Palais des sports à l’occasion de la quatrième journée de championnat.
Les deux clubs, qui se sont déjà affrontés à plusieurs reprises, se retrouvent en N1, comme la saison précédente. S’ils sont au même niveau, et s’accordent à dire qu’il faut donner leur chance aux jeunes, ils ont en revanche suivi un parcours radicalement différent, affichent des ambitions fort éloignées les unes des autres, ne disposent ni des mêmes budgets ni des mêmes infrastructures.
Petit tour d’horizon avant un derby qui devrait être âprement disputé dans une ambiance des grands soirs.
La politique sportive : donner leur chance aux jeunes
Le MBA compte cinq jeunes, appelés à faire des apparitions en N1, dans ses rangs :
Anthony Spinali, déjà présent la saison passée, Mathieu Bertrand, Ugo Taczanowski, le cadet de la bande du haut de ses 17 ans, Kyle Rawson et Valentin Tschamber. « Avec une moyenne d’âge de moins de 25 ans (24,5), nous alignons l’équipe la plus jeune de la poule B », souligne Jean-Luc Monschau, l’entraîneur, rappelant au passage qu’Arthur Ekani est, à 32 ans, le doyen de l’équipe
Les jeunes participent aux entraînements : c’est une opportunité pour nous, mais aussi pour eux, puisqu’ils ont la possibilité de progresser dans d’excellentes conditions. » Le MBA s’appuie sur le Mulhouse Pfastatt BA, ex-ASSM Pfastatt, réputé pour la qualité de sa formation – les U15 de l’ASSM étaient d’ailleurs devenus champions de France en 2017 sous la direction d’un certain… Jean-Luc Monschau.
Le KABCA veut aussi « faire confiance à ses jeunes » pour reprendre l’expression de Fabien Drago. « Nous avons la chance d’en avoir qui pointent le bout de leur nez », précise l’entraîneur, faisant référence à Hugo Bourblanc, 19 ans, et Arthur Buttner, 20 ans. « Ils sont des purs produits du KABCA », lâche-t-il avec fierté.
« Ils ne cessent de progresser et auront davantage de responsabilités cette saison. » D’autres jeunes semblent eux aussi très prometteurs, à l’instar de Maël Bourblanc, 17 ans, ou encore Toa Koenig, 19 ans, qui dans l’immédiat portent les couleurs de l’équipe II en Prénationale.
Valse des entraîneurs d’un côté, stabilité à toute épreuve de l’autre :
Ces cinq dernières années, le MBA (ex-MPBA, ex-FCM) et le KABCA ont suivi des parcours radicalement différents. Celui du club mulhousien a été marqué par une valse des entraîneurs, tandis que celui du club kaysersbergeois s’apparente, en comparaison, à un long fleuve tranquille.
Mulhouse
En 2015-2016, le FCM est en N1, mais est relégué en N2 à l’issue de la saison. Jamel Benabid jette l’éponge en cours de route (après huit défaites en neuf matches) et est remplacé, en février 2016, par John Douaglin. Ce dernier ne restera que quelques mois, avant de céder sa place à Frédéric Demontoux, qui sera remercié dès décembre 2016. Aladin Amdouni prend le relais, mais lâche l’affaire en octobre 2017.
Mathieu Gitta (durant deux semaines et un match) puis Luc Schlegel(durant six semaines et cinq matches) assurent l’intérim jusqu’à l’arrivée de Zoran Durdevic, en novembre 2017. Début janvier 2018, Roland André, alors président du FCM, dépose le bilan (avec liquidation judiciaire immédiate), une décision contestée par le comité directeur du club, qui saisit la justice et obtient gain de cause. L’équipe est réintégrée en N2, mais va rester près de trois mois à l’arrêt, car Zoran Durdevic, rentré chez lui, en Bosnie-Herzégovine, en décembre, n’est pas revenu. Cette fois, c’est Slavenko Vasiljevic qui s’y colle, en mars 2018, en compagnie de Mathieu Gitta.
Après bien des péripéties, le Mulhouse Pfastatt BA voit le jour à l’été 2018, union du FCM et de l’ASSM Pfastatt. Jean-Luc Monschau en est l’entraîneur. Il est toujours en poste, alors que le club, qui a retrouvé la N1 à l’issue d’une saison 2018-2019 exceptionnelle (24 victoires en 26 matches), est devenu le Mulhouse Basket Agglomération en mai 2020, et est désormais présidé par Antoine Linarès.
Kaysersberg
De son côté, le KABCA a poursuivi son petit bonhomme de chemin, se hissant en N1 à l’issue de la saison 2017-2018, gardant le même entraîneur, Fabien Drago (depuis 2003), le même président, Jean-Claude Gley (depuis 2008), et le même nom (depuis 1994)…
Les ambitions
Objectif Pro B pour Mulhouse, Nationale 1 pour KB
Le MBA ne s’en cache pas, il veut retrouver le monde pro, comme le confirme Antoine Linarès, le président du club. « À moyen terme, d’ici deux à trois saisons, nous visons la montée en Pro B », affirme le dirigeant, tout en restant prudent.
« Accéder à l’échelon supérieur ne se fait pas du jour au lendemain. Nous devons tout d’abord nous structurer, ce que nous avons commencé à faire, mais aussi augmenter notre budget et densifier notre effectif. »
Les Kaysersbergeois n’ont pas les mêmes objectifs. « Nous voulons continuer à grandir, aussi bien au niveau de l’équipe et du staff que des structures, et stabiliser le club en N1 », explique Fabien Drago, l’entraîneur. « Nous sommes un petit club, notre volonté est de rester en N1 », confirme Jean-Claude Gley, président du KABCA.
Article signé Sandrine PAYS @l’Alsace
www.mbaprobasket.fr
